Santiago – Chili

Recyclage, stockage et transformation des huiles usagées

Domaines d'action

Région / pays

LE CONTEXTE DE VOTRE ACTION

Nous vivons à une époque où nous produisons plus de déchets organiques (huile usagée) que l’on en réutilise et où les grandes villes au Chili accumulent les déchets sans qu’une loi ne les réglemente, polluant ainsi la Terre-Mère et en particulier ses eaux.

Compte tenu de cette volonté de protéger la Terre-Mère, nous avons décidé chez Las Urracas de prendre cette situation à bras-le-corps étant conscient que la nature est l’essence même de la vie humaine. En effet nous NE pouvons PAS vivre sans la Terre-Mère mais ELLE peut vivre sans nous.

L’huile à usage alimentaire qui est déversée dans les égouts et la terre pollue fortement l’environnement et c’est pour parer à ce problème que nous nous sommes lancés dans le recyclage de l’huile.

D’après les études menées, nous savons qu’un litre d’huile peut polluer 1000 litres d’eau (Les pays leaders en matière de recyclage d’huile recyclent plus d’un litre par habitant et par an et au Chili ce chiffre est proche de 0). Cette huile est déversée principalement dans les égouts (70% des obstructions des canalisations sont liées au déversement de cette huile végétale usagée), la terre de nos villes et notre mer et elle termine son parcours polluant dans les océans après avoir traversé les égouts et les nappes phréatiques.

Notre travail nous a permis de collecter et de stocker les huiles à usage familial en les filtrant et les acheminant vers leur destination finale où elles sont transformées en biodiesel.

LES ACTIVITÉS MENÉES DANS LE CADRE DE VOTRE ACTION

Avant toute chose, nous avons dû nous informer davantage sur la législation en vigueur au Chili au sujet de la protection de l’environnement. Grâce à ces informations nous avons commencé la démarche de certification de nos compagnons, des locaux et des véhicules nécessaires pour mener à bien cette tâche.

En cours de route, nous avons découvert le vide juridique et culturel existant au Chili en matière d’huile usagée qui n’est en aucun cas une priorité par rapport aux huiles lubrifiantes et huiles industrielles. Aussi décision a été prise d’entreprendre des actions visant à combler ces vides juridiques existant dans la société chilienne.

Afin d’appréhender cette initiative, nous avons mis en place des activités d’éducation à l’environnement conjointement avec les municipalités de la Région Métropolitaine et de Concepción. Dans un premier temps, ces activités ont visé les enfants (écoles) et les associations de quartier (les populations).

Dans le cas de Concepción, nous avons démarré une campagne de sensibilisation et effectué des visites chez les entreprises gastronomiques des communes de Chiguayante, Concepción, San Pedro de la Paz, Hualpén et Talcahuano.

QUI S’IMPLIQUE DANS VOTRE GROUPE ?

La structure de travail que nous avons élaborée au niveau général chez Las Urracas s’articule en trois aspects : La conduite, le travail pratique et l’administration.

Pour la conduite, l’équipe de Santiago tout comme celle de Concepción disposent d’un responsable qui dirige le travail et s’oriente vers les objectifs fixés.

Une équipe s’occupe du travail pratique et elle a pour objectif de préparer le matériel pour la collecte (bidons), de filtrer l’huile et de stocker le matériel dans les containers adéquats.

L’équipe administrative encadre la logistique de ces tâches.

AVEC QUELS PARTENAIRES PORTEZ-VOUS CETTE ACTION ?

Au cours de ces trois années de travail nous sommes parvenus à créer des liens tout particulièrement avec les départements de l’environnement des municipalités de la Région Métropolitaine et de Concepción.

A Santiago, par exemple, le travail est mené avec les associations de voisins de San Bernardo, San Miguel et Calera de Tango et des accords sont en pourparlers avec les communes de Pudahuel et Quinta Normal. Un autre lien a pu être tissé grâce aux compagnons de San Bernardo qui nous ont invités à participer à la Collecte Alimentaire au marché de La Vega Lo Valledor (marché de fruits, légumes et épiceries). Nous avons aussi commencé notre travail sur le recyclage de l’huile tout en partageant nos connaissances sur son recyclage afin de sensibiliser la communauté à ne pas polluer la Terre-Mère et l’environnement ambiant, tout en pensant au Bien vivre et au Bien Commun et au Bien Vivre de l’Humanité.

A Concepción, nous nous sommes coordonnés avec le département de l’Environnement des municipalités de Chiguayante, Concepción, San Pedro de la Paz et Hualpén. Nous disposons à l’heure actuelle d’un site de production de biocarburants qui utilise l’huile de friture usagée des restaurants et des foyers. Ce site nous a été cédé en commodat par la municipalité de Hualpén suite à un accord de coopération mutuelle. Aussi les installations électriques nécessaires ont été effectuées et nous sommes maintenant sur le point de vivre une nouvelle expérience avec la production de carburants à partir d’huile de friture.

PERSPECTIVES FUTURES

Nos perspectives ont pour but de faire reconnaître la Terre-Mère en tant que sujet de droit, ce qui reviendra à installer la problématique environnementale dans les politiques publiques de notre pays. Nous souhaitons aussi adresser ce message aux secteurs marginalisés qui souffrent de la dégradation de l’environnement suite à l’extractivisme forcené qui sévit sur notre continent.

Concernant l’initiative économique, cette activité doit nous permettre de fournir le soutien matériel nécessaire au travail des Urracas.

PARTAGEZ LES AVANCÉES ET LES SUCCÈS OBTENUS VIA VOTRE ACTION

Grâce à notre engagement ce sont 2500 litres d’huile usagée par mois qui ne finiront pas dans les égouts et dans la mer et épargneront aussi l’environnement.

Parmi les progrès accomplis, mentionnons l’éducation à l’environnement. En effet nous sommes parvenus chez les populations les plus vulnérables et les moins protégées de la société à leur faire prendre conscience de la nécessité du recyclage de l’huile. Ainsi nous avons pu élargir nos contacts, renforcer les relations publiques nécessaires nous permettant de progresser sur ces sujets aux côtés des organisations sociales, politiques et des organismes publics œuvrant sur cette problématique.

VOUS SOUHAITEZ AJOUTER UNE INFORMATION COMPLÉMENTAIRE SUR VOTRE ACTION ?

Cette activité œuvre principalement à la défense de notre Terre-Mère et à ses droits pour améliorer les conditions de vie des personnes, la sauvegarde de la nature et l’environnement au niveau mondial.

En ce sens nous pensons que notre initiative s’inscrit tout à fait dans ce que le Mouvement Emmaüs International appelle “la justice sociale et environnementale pour un monde durable”.

En outre, elle est dans la lignée du développement et du soutien aux actions de résistance au modèle néolibéral ou à toute autre forme de domination. Cette initiative nous permet ainsi de progresser dans notre idée d’autosuffisance de l’activité sociale des Urracas correspondant à la proposition d’une économie éthique et solidaire pour l’accès aux droits fondamentaux.

Cette activité nous a permis d’élargir nos relations avec les organismes publics travaillant sur la question environnementale dans les villes où nous sommes présents. Ceci nous a aussi incité à nous perfectionner et à améliorer notre formation théorique et pratique pour appréhender l’éducation à l’environnement et pouvoir ainsi nous confronter au paradigme de l’extractivisme dont notre pays et notre continent souffrent.

Notons aussi les liens tissés avec d’autres organisations sociales œuvrant sur les questions environnementales qui se sont traduits par la mise en place d’activités en commun.

QUELS BESOINS AVEZ-VOUS IDENTIFIES POUR AMPLIFIER OU PERENNISER VOTRE ACTION ?

En matière de recyclage de l’huile, nous nous sommes rendus compte qu’il est nécessaire d’élargir la couverture du service dans les villes où nous sommes déjà installés. A cet effet nous devons mettre l’accent sur notre politique de relations publiques avec ceux qui sollicitent notre service.

Aussi l’élargissement du réseau exigera de nous une plus grande capacité de travail mais aussi d’avoir davantage de compagnons et d’améliorer le transport (camion) ainsi que la capacité de stockage et de filtrage.