Bujumbura Mairie – Burundi

Création d'emploi pour les personnes handicapées

Domaines d'action

Région / pays

LE CONTEXTE DE VOTRE ACTION

Les personnes handicapées cumulent deux difficultés majeures : celle liée à leur handicap mais aussi celle liée à la pauvreté généralisée. Cette deuxième difficulté pousse cette catégorie de personnes à s’adonner à la mendicité surtout dans les milieux urbains ou semi-urbains où elles se sont réfugiées. L’AIPH (Appui aux Initiatives des Personnes Handicapées) étant convaincue qu’il faut travailler plutôt que mendier, essaie de contribuer à trouver des solutions à la misère de cette catégorie de personnes par la mise en place d’activités génératrices de revenus, actuellement la couture, l’élevage de porcs et de chèvres, bientôt la pisciculture.

LES ACTIVITÉS MENÉES DANS LE CADRE DE VOTRE ACTION

– L’élevage de porcs se fait dans trois groupements pré coopératifs de 25 personnes chacun : AIPH GPC UMWIZERO et AIPH GPC IMBERE NI HEZA qui se trouvent en mairie de Bujumbura et AIPH GPC HAKORAMUNDA de Gihungwe en province Bubanza, sur les propriétés de l’AIPH.

– Nous entretenons un atelier de couture performant au bénéfice des femmes et jeunes filles et/ou mères. C’est un atelier spécialisé dans la coupe pour dames, modèles à l’africaine, un domaine difficile à maitriser au Burundi, ce qui fait que les gens formés ailleurs viennent demander à faire des stages de perfectionnement dans notre atelier.

QUI S’IMPLIQUE DANS VOTRE GROUPE ?

– Au niveau de l’élevage, les 75 personnes qui forment les trois groupements pré coopératifs s’impliquent activement pour s’assurer de l’évolution de leur activité. L’orientation c’est qu’à l’avenir lorsque les groupement se seront constitués, on aboutira à une coopérative avec tous les aspects qui s’y rattachent, notamment offrir des crédits aux personnes handicapées, d’où l’appellation « groupements pré coopératifs .

– Au niveau de l’atelier de couture, trois personnes restent attachées à cette activité, et une moyenne de 15 personnes stagiaires bénéficient des services offerts ;

– Au niveau du plaidoyer, le conseil d’administration et le comité de surveillance (6 personnes) s’occupent au quotidien du suivi et de l’exécution des activités de l’AIPH.

AVEC QUELS PARTENAIRES PORTEZ-VOUS CETTE ACTION ?

– Handicap International ;
– Le Comité des Amis d’Emmaüs de Chalon sur Saône (membre d’Emmaüs International) ;
– Emmaüs International ;
– La Fédération des Associations de Personnes Handicapées du Burundi (FAPHB).

PERSPECTIVES FUTURES

Les personnes handicapées et d’autres personnes vulnérables n’ont pas accès au crédit. Elles ne peuvent pas s’adresser aux banques institutionnalisées pour demander du crédit car elles sont faites pour les riches ayant de l’emploi et des cautions pour donner une garantie du remboursement. C’est dans ce cadre qu’en mettant en place des groupements pré coopératifs, il y a projection de créer une microfinance à taux abordable pour ceux qui désireront développer leurs propres activités génératrices de revenus.

En attendant, l’argent thésaurisé par chaque groupement servira de base aux microcrédits. Les membres sont appelés à pratiquer le SILC (Savings and Internal Lending Community), pratique dans laquelle les membres d’un groupement épargnent leur argent (une cotisation hebdomadaire d’une petite somme), lequel servira de source de financement de crédit interne pour les activités génératrices de revenus sans faire recours aux micros finances qui exigent un taux d’intérêt élevé. Chaque participant a le droit de contracter un crédit allant jusqu’à 3 fois le montant qu’il a déjà mis dedans.

PARTAGEZ LES AVANCÉES ET LES SUCCÈS OBTENUS VIA VOTRE ACTION

75 personnes voient le soleil de l’espoir pointer à l’horizon. Elles pourront arriver à l’autonomie financière. Sans oublier que l’activité donne de la visibilité à la personne handicapée naguère vue comme damnée.

Notons que quatre personnes ont déjà abandonné la mendicité et sont devenues autonomes en développant leurs propres activités génératrices de revenus : une exporte des cartons de bières au Congo voisin ; trois autres jeunes filles et/ou mères font la couture à domicile malgré que ce soit un métier qui rapporte peu ; et pour les autres le processus est déjà en marche.

VOUS SOUHAITEZ AJOUTER UNE INFORMATION COMPLÉMENTAIRE SUR VOTRE ACTION ?

– L’AIPH se bat pour une égalité des chances en faveur de la personne en créant des activités génératrices de revenus pour les personnes handicapées privées de l’accès aux crédits pour en fin de compte contribuer à une justice sociale ;

– Cette justice sociale doit passer par le plaidoyer pour orienter les décisions en faveur de la personne handicapée, mais aussi et surtout par l’autonomisation financière de la personne handicapée. Or cette dernière n’a pas accès au crédit offert par les banques institutionnalisées, d’où la mise en place de crédits propres. A long terme l’organisation, via ces groupements pré coopératifs aboutira à la mise en place d’une microfinance pour accorder des crédits aux personnes handicapées et à d’autres personnes à revenus modestes.

Les stéréotypes sont en train de tomber, la personne handicapée n’a plus l’image qui lui était réservée autrefois. Elle est désormais un acteur de développement qui offre des services à la société.

Il participe à la vie en société : aux cérémonies -que ce soient de bonheur où de malheur- organisées dans la société de façon active.

Sa visibilité dans la société lui donne de la valeur et augmente ou du moins guérit peu à peu sa dignité offensée, situation qui donne de l’espoir aux parents ayant l’habitude de cacher leurs enfants handicapés.

QUELS BESOINS AVEZ-VOUS IDENTIFIES POUR AMPLIFIER OU PERENNISER VOTRE ACTION ?

Avec le financement du Comité des Amis d’Emmaüs de Chalon sur Saône, 3 groupements pré-coopératifs ont été mis sur pied et un terrain de de 40m x 25m a été acheté pour permettre l’extension de l’activité.

Cependant, au final, nous projetons d’atteindre 8 groupements supplémentaires (un de plus en mairie de Bujumbura, un en province Rumonge, deux à Ngozi, un à Muyinga, un à Gitega, un à Cankuzo (province la plus pauvre du pays) et enfin un autre à Cibitoke), et plus tard beaucoup d’autres ailleurs.