Helsinki – Finlande

Bassin de main d’œuvre Emmaüs

Domaines d'action

Région / pays

LE CONTEXTE DE VOTRE ACTION

Ces dernières années, la situation en Finlande a changé et nous remarquons aujourd’hui une nouvelle forme de pauvreté. Alors que les citoyens finlandais et les individus dotés d’une carte d’assurance-maladie de l’Union européenne bénéficient d’un vaste système de sécurité sociale, de plus en plus de personnes sont privées de prestations sociales – qu’il s’agisse de la prise en charge des frais de santé, des indemnités en cas de chômage ou encore des allocations familiales. Désireux de résoudre cette situation d’urgence, Emmaüs Helsinki a donc créé une coopérative pour employer les migrants marginalisés.

LES ACTIVITÉS MENÉES DANS LE CADRE DE VOTRE ACTION

Notre coopérative « Osuuskunta Työtä ja toivoa » (Travail et Espoir) emploie des femmes et des hommes migrants menacés de pauvreté et d’exclusion au sein de la société finlandaise. Ils proviennent essentiellement de sud-est de l’Europe, sont issus de diverses cultures et parlent différentes langues. Ces personnes sont employées de façon formelle pour effectuer des travaux de ménage, jardinage, réparations, etc. Nous faisons signer à nos employés un contrat de travail et les aidons à obtenir une carte d’identité et un numéro fiscal finlandais. Tout travail est déclaré. En échange, nos clients bénéficient d’une réduction d’impôts sur leur facture. Nous organisons également des formations de base pour nos employé(e)s et leur venons en aide pour toutes sortes de questions.

Victimes de discrimination et de marginalisation dans leur pays natal, ces personnes ont très difficilement et partiellement accès au marché de l’emploi. Le bassin de main d’œuvre souhaite notamment mettre en valeur les talents et compétences des femmes qui participent au projet. Notre initiative encourage la formation approfondie, le développement et l’intégration des femmes et leur offre un espace où elles peuvent raconter leur histoire et rencontrer un public plus large.
Le bassin de main d’œuvre Emmaüs vise à changer la vie des personnes et des communautés. Sa gestion s’apparente à celle d’un projet social, dans la mesure où il propose des services à but non lucratif. Il permet à des habitants de la ville de se rencontrer et propose des solutions aux personnes pour qui les questions liées au ménage sont source de stress et qui souhaitent donc s’en préserver.
Nos clients sont en majorité des particuliers, bien que nous comptions également dans notre clientèle deux organisations progressistes (Les Verts, ainsi qu’une ONG : « Sans domicile fixe »).

QUI S’IMPLIQUE DANS VOTRE GROUPE ?

Les membres de la coopérative et du CA sont pour la plupart des membres d’Emmaüs Helsinki. Notre groupe a également financé l’ouverture de la coopérative ainsi que ses coûts de fonctionnement. Une dizaine de membres d’Emmaüs est directement impliquée.

AVEC QUELS PARTENAIRES PORTEZ-VOUS CETTE ACTION ?

Le centre de jour pour les migrants mobiles, l’Institut Diaconesse d’Helsinki, le journal de rue d’Helsinki « Iso Numero » (équivalent finlandais du « Big Issue » anglo-saxon).

Emmaüs Helsinki a dégagé un budget de 20 000 euros pour l’année 2017 afin de lancer cette initiative. En février, nous avons recruté une personne à mi-temps pour coordonner le projet. Au cours des trois premiers mois, la coordinatrice a effectué des recherches sur toutes les implications juridiques et travaillé à la création d’un site web, au recrutement des deux premiers employé(e)s et à l’organisation de leur formation. Elle a ainsi découvert que la gestion de cette entreprise par Emmaüs risquait de mettre en péril notre statut d’ONG à but non lucratif. Nous avons donc opté pour la création, en mai, d’une coopérative autonome.

PERSPECTIVES FUTURES

Nos objectifs pour le bassin de main d’œuvre d’ici fin 2019 :
– Avoir donné du travail à 30 personnes
– Avoir deux employé(e)s à 18 heures par semaine minimum
– Que la coopérative fonctionne sans financements externes

Nous avons déposé, conjointement avec l’Institut Diaconesse d’Helsinki, importante organisation sociale de la capitale, une demande de financement de projet sur deux ans auprès du Fonds social européen.

Nous sommes en train de lancer, avec ce même partenaire, une nouvelle initiative visant à permettre aux Roms de rester chez eux sans devoir partir pour gagner leur vie en mendiant ou en ramassant des bouteilles. Ce projet sur deux ans sera lancé début 2018 en coopération avec une organisation locale bulgare afin de soutenir et autonomiser les habitants (en majorité des femmes) d’un village de Bulgarie.

PARTAGEZ LES AVANCÉES ET LES SUCCÈS OBTENUS VIA VOTRE ACTION

Les premiers contrats ont débuté à la fin mai. Au cours des six premiers mois, nous avons employé 5 femmes et un homme, pour une quarantaine de contrats individuels et 38 clients, dont 8 réguliers. Nous avons ainsi pu créer, au total, 246,5 heures de ménage à domicile. Nous avons pu venir en aide aux personnes les plus vulnérables, car la rencontre entre nos clients et des Roms a permis de surmonter les idées reçues. Nos employé(e)s ont gagné de l’argent grâce à leur travail et non à la mendicité, ce qui a renforcé leur estime personnelle.

VOUS SOUHAITEZ AJOUTER UNE INFORMATION COMPLÉMENTAIRE SUR VOTRE ACTION ?

Notre initiative a été médiatisée : un très grand journal a consacré une double page à une interview de nos deux employé(e)s, une émission radio en a parlé et notre journal de rue « Iso Numero » nous accorde une page de publicité à titre gracieux. Nous avons en outre pu publier, dans nos trois journaux locaux, un rapport rédigé par nos soins.

QUELS BESOINS AVEZ-VOUS IDENTIFIES POUR AMPLIFIER OU PERENNISER VOTRE ACTION ?

Le sans-abrisme et la santé de nos employé(e)s constituent pour nous le principal défi à relever. Il nous faut plus de clients pour devenir autosuffisants, c’est-à-dire travailler davantage pour lutter contre les idées reçues et parler de notre initiative. Il faut en outre organiser régulièrement des formations pour nos employé(e)s.