Pamiers – France

Autosuffisance alimentaire

Domaines d'action

Région / pays

LE CONTEXTE DE VOTRE ACTION

La communauté, située dans un petit hameau, accueille 26 compagnons et dispose d’un terrain de 3000 m². L’idée d’un jardin potager a émergé il y a déjà 15 ans. Nous souhaitions améliorer l’alimentation des compagnons tout en nous engageant dans une réflexion sur le développement durable complétant notre action dans le réemploi et la lutte contre les déchets.

LES ACTIVITÉS MENÉES DANS LE CADRE DE VOTRE ACTION

L’exploitation maraichère s’étend sur 2000 m² cultivés dont 500 m² sous serre (2 tunnels de 30mx9m). La communauté compte aussi une douzaine d’arbres fruitiers (pommiers, pruniers, et figuiers).

Trois ruches ont donné un peu de miel avant de péricliter sous l’effet d’attaques de frelons et du varoa. Elles seront déplacées au bric-à-brac, en ville. Sept ou huit poules pondent quelques œufs. L’an passé une parcelle de 6500 m² a été acquise en bordure de rivière pour y faire un peu d’élevage ovin pour l’autoconsommation.

La communauté a encore une autre parcelle de 1000 m² à développer et a semé de l’engrais vert sur une parcelle au centre-ville superbement exposée et protégée par de belles murettes avec un joli puit. Cette parcelle servira au printemps pour des cultures qui ne demandent pas un soin quotidien (pommes de terre et cucurbitacées).

Deux compagnons œuvrent à temps plein dans le jardin : ils ont pu bénéficier de formations à l’agroécologie grâce à un bénévole mais aussi dans le cadre d’une convention avec le CFPPA Ariège-Comminges. La communauté s’est engagée dans une certification bio. Les 2 compagnons ont pris la suite de prédécesseurs qui développent cette activité depuis maintenant 5 ans. Ils sont originaires du Sénégal et avaient déjà des compétences et un goût certain pour le maraîchage.

Ils gèrent eux-mêmes avec le bénévole les semences, rotations de culture, récoltes… La majeure partie des légumes est autoconsommée par les compagnons et les excédents sont revendus au bric-à-brac dans un kiosque construit par des compagnons et stagiaires d’été. Ils gèrent aussi un petit verger et un petit élevage de poules.

QUI S’IMPLIQUE DANS VOTRE GROUPE ?

2 compagnons sont en charge directement du projet ; ils sont accompagnés de 2 bénévoles dont un est professeur au CFPPA Ariège-Comminges (Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole) et formateur pour Terre et Humanisme en permaculture et l’autre est maraichère. Un 3ème bénévole intervient pour l’irrigation et un 4ème pour l’entretien du matériel. L’équipe responsable suit le projet pour les achats et l’organisation du travail. Lors de la pleine saison, un 3ème compagnon intervient mais aussi des volontaires d’été.

AVEC QUELS PARTENAIRES PORTEZ-VOUS CETTE ACTION ?

Le lycée agricole nous aide dans le cadre d’une convention (formation des compagnons, chantiers au jardin de la communauté, élagage).

« Vos enfants vous accuseront », le très beau documentaire de Jean-Paul Jaud sur les méfaits de l’agriculture intensive et sur la belle expérience d’une cantine de petite école passée au bio avec un petit potager pour les gamins dans les Cévennes !

On a vu ce documentaire en communauté lors d’une réunion mensuelle avec les compagnons. Du coup on a voté le principe de ne manger de viande que le midi pour avoir une bonne qualité plutôt que d’en ingérer 2 fois par jour bourrée de produits chimiques.

Une commission Alimentation a été constituée avec 2 compagnons, des bénévoles et des responsables. Le cuistot salarié depuis 2 mois participera avec 3 autres cuistots de communautés voisines à une formation sur la cuisine de légumes, diététique … Avec le CIVAM (Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural), on va visiter des exploitations d’éleveurs bio des environs chez qui on ira se fournir. Toute cette démarche s’étalant sur un an avec un accompagnement.

PERSPECTIVES FUTURES

Nous souhaitons stabiliser l’équipe par une embauche d’un de nos jardiniers ; sur une autre parcelle à 20kms nous souhaitons implanter un verger de pommiers ; enfin, nous voulons développer la transformation de fruits et légumes mais aussi le petit élevage et l’apiculture ; nous souhaitons développer la vente directe aux clients.

PARTAGEZ LES AVANCÉES ET LES SUCCÈS OBTENUS VIA VOTRE ACTION

Nous commençons à être reconnus dans cette démarche globale. Les résultats sont surtout qualitatifs : satisfaction de manger de bons produits ; satisfaction de voir l’équipe de jardin monter en compétence et servir de modèles ; satisfaction des clients du bric-à-brac qui peuvent trouver de bons légumes, des confitures, de la poudre de piment… La mairie de notre commune nous a proposé de recevoir un broyeur 3 fois par an pour que les particuliers puissent venir broyer leurs déchets verts chez nous ; c’est aussi une reconnaissance. En outre, depuis deux étés nous organisons une fête du légume dans le voisinage, occasion d’un repas concocté avec des légumes et fruits issus des jardins.

VOUS SOUHAITEZ AJOUTER UNE INFORMATION COMPLÉMENTAIRE SUR VOTRE ACTION ?

*Ces activités s’intègrent dans un combat global pour la souveraineté alimentaire, l’alimentation durable, la protection de l’environnement, mais aussi l’éducation à l’environnement car nous recevons des groupes de jeunes pour des visites et chantiers.

« Quelle immense joie quand, sur la table où le cuistot Abdellah dresse les plats, on voie s’étaler de magnifiques légumes bien goûteux (le plat de fèves, les poivrons rôtis, la soupe de potirons …)

Quelle immense joie quand on entend les clients du bric qui viennent acheter nos excédents dans le kiosque à légumes (construit par Michael avec l’appui des stagiaires d’Angers) : «Bon sang, qu’est-ce qu’elles sont bonnes vos tomates !…» ; « Qu’est-ce qu’ils sont beaux vos choux chinois !» ; « Je n’ai jamais vu d’aussi belles patates douces ! ». Et ces mamies qui commandent les confitures de pastèque, de tomate verte, de rhubarbe ou de prune, réalisées par la bénévole Irène, …

Et nos jardiniers sont fiers de parler de leur travail et de montrer leur potager à l’occasion du troc aux plants annuel ou de la fête des légumes avec les voisins en juillet. Ils ont aussi suivi une formation pour la taille des arbres. Peut-être qu’une vraie perspective professionnelle s’en suivra pour eux avec Truffaut ou en s’installant, ou avec la communauté.

Aujourd’hui on cherche principalement à acquérir des parcelles autour de la communauté pour développer la production, la diversifier (élevage, fruits, abeilles) et on réfléchit à l’idée de transformer la production notamment pour éviter les pertes. Ce projet s’envisage seul ou avec d’autres producteurs pour mutualiser des investissements et compétences (autoclave, technicien …).

Ce projet nous a permis de toucher de nouveaux réseaux de bénévoles et de donner une nouvelle image à notre communauté.

Vidéos
 https://ariege-catholique.fr/les-compagnons-demmaus-a-pamiers 

Revue de presse
 https://www.ladepeche.fr/article/2017/04/26/2562973-emmaues-cultive-ses-propres-legumes-et-fruits.html 
 https://www.ladepeche.fr/2020/04/30/emmaues-maurice-et-babacar-les-chantres-dune-autre-agriculture,8868616.php 

QUELS BESOINS AVEZ-VOUS IDENTIFIES POUR AMPLIFIER OU PERENNISER VOTRE ACTION ?

Nous devons augmenter notre surface cultivée et améliorer notre rentabilité si on veut pouvoir salarier un compagnon et inscrire vraiment ce projet dans le long terme.