Santé

«Cette cruelle réalité a dépassé notre imagination...»

«Cette cruelle réalité a dépassé notre imagination...»

En mai 2021, à la demande de la région Asie, le Conseil d’Administration d’Emmaüs International, lançait un appel d’urgence à solidarité à tous les groupes du Mouvement, pour apporter un appui aux groupes Emmaüs en Inde alors touchés par une violente deuxième vague de Covid-19. Aujourd’hui, Kamal Mayakichenane, du Secrétariat Emmaüs Asie, revient pour nous sur l’évolution de la situation en Inde mais également au Bangladesh où les chiffres sont toujours préoccupants.

L’Inde a été frappée par une gigantesque deuxième vague de coronavirus ayant débuté vers la mi-mars 2021. Elle s’est rapidement intensifiée les semaines suivantes, atteignant un pic de plus de 400 000 cas par jour. Ce fût aussi la première fois que le nombre de décès quotidiens dépassait les 4 000. Des milliers d’innocents ont perdu la vie par manque d’accès à un traitement ou à des réserves d’oxygène à temps. En y repensant, on dirait un mauvais rêve. Mais malheureusement, cette cruelle réalité a dépassé notre imagination. C’est extrêmement préoccupant, car les conséquences psychologiques sont considérables. Il faudra beaucoup de temps pour que nombre de personnes s’en remettent.

Néanmoins, c’est avec soulagement que la deuxième vague se calme. Le nombre de patients guérissant du coronavirus a atteint les 90 %, de plus en plus s’en sortent. Plusieurs états indiens ont désormais commencé à lever les confinements imposés à la mi-avril, mais le Centre a prévenu que le processus de déconfinement doit être lent et que l’on doit respecter les gestes barrières et précautions contre le virus. Le gouvernement a élargi la vaccination à toutes les personnes âgées de plus de 18 ans, ce qui devrait accélérer le nombre de vaccinations.

Les groupes Emmaüs en Inde ont peu à peu repris leurs activités et ont commencé à mettre en place des programmes de distribution d’aides alimentaires et de kits de santé. Ça continuera jusqu’à ce que la situation s’améliore et que le travail revienne à la normale. Ça a aussi été une période très difficile pour les populations vulnérables car beaucoup d’autres personnes travaillent dans le secteur informel. Les besoins de santé sont apparus comme étant les plus importants. Les traitements médicaux demeurent très coûteux. Les infrastructures de santé de l’État atteignent constamment un point de rupture. Le domaine de la santé requiert beaucoup de soutien en périodes chaudes et humides, alors que d’autres maladies apparaissent aussi.

Au Bangladesh, les nouveaux cas étaient en diminution, mais ces derniers jours la situation dans les zones frontalières est préoccupante. Les autorités sanitaires ont détecté la présence du variant Delta, qui est très contagieux. Le pays a donc étendu la fermeture de ses frontières avec l’Inde, alors que la situation continuait de s’aggraver dans les districts voisins. Un confinement total a été déclaré le 30 juin dans 7 districts frontaliers. Toutes activités, y compris les déplacements, ont été suspendus, à l’exception de ceux des véhicules de services d’urgence ou de transport de marchandises. La situation a des conséquences sur la vie quotidienne des groupes Emmaüs au Bangladesh. Ils ne fonctionnent qu’avec un nombre d’employés limité pour continuer leurs activités habituelles jusqu’à ce que la situation s’améliore.

Kamal Mayakichenane,
Secrétariat Emmaüs Asie