Liberté de circulation

Appel de Global Commemoraction pour le 6 février : "Migrer est un droit !"

Appel de Global Commemoraction pour le 6 février :

L’appel de Global Commemoraction

À l’approche du 6 février et de la commémoration du massacre de Tarajal, Emmaüs International appelle à soutenir et relayer l’appel de Global Commemoraction : « 6 février 2023 : migrer est un droit ! », pour une Journée mondiale de lutte contre le régime de mort aux frontières et pour exiger la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la migration et leurs familles

« Nous sommes parents, amis et amies de personnes décédées, portées disparues et/ou victimes de disparitions forcées le long des frontières terrestres ou maritimes, en Europe, en Afrique, en Amérique.

Nous sommes des personnes qui ont survécu à la tentative de traverser les frontières à la recherche d’un avenir meilleur.

Nous sommes des citoyen.e.s solidaires qui aident les immigré.e.s durant leur voyage en fournissant une aide médicale, de la nourriture, des vêtements et un soutien lorsqu’ils se trouvent dans des situations dangereuses pour que leur voyage ait une bonne fin.

Nous sommes des activistes qui ont recueilli les voix de ces immigrés et de ces immigrées avant leur disparition, qui s’efforcent d’identifier les corps anonymes dans les zones frontalières et qui leur donnent une sépulture digne.

Nous sommes une grande famille qui n’a ni frontières ni nationalité, une grande famille qui lutte contre les régimes de mort imposés à toutes les frontières du monde et qui se bat pour affirmer le droit de migrer, la liberté de circulation et la justice globale pour tous et toutes.

Année après année, nous assistons aux massacres en cours aux frontières et dans les lieux de détention conçus pour décourager les départs des personnes migrantes. Nous ne pouvons pas oublier ces victimes ! Nous ne voulons pas rester silencieux face à ce qui se passe !

En février 2020, familles et militants se sont réunis à Oujda pour organiser le premier Grand CommémorAction. A cette occasion, nous avons choisi la date du 6 février, jour du massacre de Tarajal, comme date symbolique pour organiser des événements décentralisés dans tous les pays du monde contre la militarisation des frontières et pour la liberté de circulation.

En septembre 2022, nous nous sommes réunis à Zarzis en Tunisie pour la deuxième Grand CommémorAction et à cette occasion nous avons réaffirmé notre volonté de continuer à construire la date du 6 février comme une journée pour unifier toutes les luttes que de nombreuses organisations mènent chaque jour pour dénoncer la violence mortelle des régimes frontaliers du monde et pour exiger vérité, justice et réparation pour les victimes de la migration et leurs familles.

Nous demandons à toutes les organisations sociales et politiques, laïques et religieuses, aux groupes et collectifs des familles des victimes de la migration, aux citoyens et citoyennes de tous les pays du monde d’organiser des actions de protestation et de sensibilisation à cette situation le 6 février 2023.

Nous vous invitons à utiliser le logo ci-dessus, ainsi que vos propres logos, comme élément pour souligner le lien entre toutes les différentes initiatives. Tous les événements qui auront lieu seront publiés sur la page Facebook Commemor-Action

Migrer pour vivre, pas pour mourir !

Ce sont des personnes, pas des chiffres !

Liberté de mouvement pour tous et toutes ! »

Pour adhérer à l’appel, vous pouvez écrire à : globalcommemoraction@gmail.com

 

Comprendre la Commémoraction du 6 février

Le massacre de Tarajal

Le 6 février 2014, plus de 200 personnes ont tenté de rejoindre à la nage depuis les côtes marocaines l’enclave espagnole de Ceuta. Elles ont été empêchées d’atteindre la plage de Tarajal par les fumigènes et tirs de balles en caoutchouc de la Guardia Civil espagnole. La Guardia Civil et les militaires marocains n’ont porté aucun secours aux exilés qui se noyaient alors : au moins quinze personnes ont perdu la vie, des dizaines d’autres ont disparu, tandis que celles qui ont survécu ont été refoulées. Malgré les témoignages et enquêtes journalistiques prouvant les responsabilités des autorités espagnoles et marocaines dans ce drame, aucune justice n’a été rendue.
 
En 2015, la juge espagnole en charge a classé l’affaire et abandonné les poursuites contre les membres de la Guardia Civil. L’année suivante, l’enquête a été rouverte… Puis de nouveau classée en janvier 2018. Les familles se sont même vu refuser leurs demandes de visa alors qu’elles souhaitaient identifier le corps de leurs fils à Ceuta. Cet événement est devenu l’un des symboles de ces politiques de mépris des droits et des vies. Alors, contre la déshumanisation et l’oubli, des « Marches de la dignité » sont organisées chaque année à Ceuta.

Les CommémorActions

La « Global CommemorAction » est un réseau et une démarche qui rejoint la « Marcha por la Dignidad », organisée depuis 10 ans à Ceuta pour commémorer la tragédie de Tarajal. Les commémoractions sont des actions qui commémorent les personnes décédées, disparues ou victimes de disparition forcée sur les routes migratoires Elles sont le fruit d’une collaboration entre les proches de personnes disparues, en Méditerranée notamment, et collectifs militants, pour témoigner et relayer les revendications des familles.
 
Les commémoractions sont ainsi à la fois des commémorations en souvenir des victimes des frontières et des actions d’interpellation, mêlant hommages, messages politiques et performances artistiques. Ce sont donc des espaces pour dénoncer collectivement les responsabilités politiques de ces violences et construire un réseau de solidarité avec les familles pour la vérité et la justice.
 
Le 6 février, soyons nombreuses et nombreux à rejoindre la Commémoraction pour la vérité et la justice, et en soutien aux victimes des frontières et à leurs familles !
 
À Paris, rendez-vous le 6 février à 18h à la Fontaine des Innocents, place Joachim du Bellay (75001).