Libertad de circulación

Non au « mur de la honte » à Calais ! (en francés)

Non au « mur de la honte » à Calais ! (en francés)

A l’occasion de la journée internationale des migrants, le mouvement Emmaüs et l’Organisation pour une Citoyenneté Universelle ont pris l’initiative d’appeler, avec leurs partenaires, à une grande mobilisation de soutien aux migrants le jeudi 18 décembre prochain à Calais.

Ils souhaitent dénoncer la construction du « mur de la honte » à Calais – nouvelle étape dangereuse pour les libertés et le respect du droit des migrants -, une politique qui fait la part belle au tout sécuritaire. Ils entendent aussi démontrer que d’autres alternatives sont possibles.

GARANTIR UN ACCUEIL DIGNE AUX MIGRANTS
Les 2 500 à 3 000 migrants, actuellement présents à Calais, fuient la guerre, la répression, ou la dictature dans leur propre pays. Ils sont à dessein condamnés à vivre dans des conditions indignes par les pouvoirs publics qui en attendent vainement un effet dissuasif depuis la fermeture de Sangatte. Un dispositif d’accueil réaliste et des moyens conséquents doivent être mis en oeuvre immédiatement pour accompagner les exilés qui se sont tournés vers nous. Faut-il attendre les premiers morts de froid dans les jungles de Calais, comme dans celles de l’ensemble du Nord-Ouest de la France, pour déclencher enfin une réelle prise de conscience ?

LUTTER CONTRE LE TOUT SÉCURITAIRE…
Une nouvelle escalade dans l’aveuglement et la dérive est en marche avec la construction d’un mur composé de barrières et de barbelés et le déploiement d’un dispositif sécuritaire de grande envergure à Calais, véritable appareil de guerre contre les migrants entre la France et le Royaume Uni. 15 millions d’euros sur 3 ans ont été débloqués par le Royaume Uni pour sécuriser le port de Calais et ses abords quand, dans le même temps, le projet de « Centre pour migrants », annoncé par Bernard Cazeneuve, bénéficie d’un budget de 3 millions d’euros.

S’OPPOSER A L’ECHEC AVÉRÉ DES POLITIQUES MIGRATOIRES ACTUELLES
Depuis des décennies, les contrôles renforcés aux frontières, les dispositifs de surveillance, d’intimidation et de contention, les mesures de déportation des migrants ont totalement échoué. Au-delà de leur coût exorbitant, elles ont provoqué 23 000 morts aux frontières de la Méditerranée depuis 2000.
L’érection de fortifications à Calais doit cesser et des discussions s’ouvrir sans attendre avec les autorités britanniques pour recevoir les demandes d’asile qui s’adressent à elles (comme cela a été pratiqué en 2002).

PROMOUVOIR DES ALTERNATIVES NOVATRICES !
La France doit revoir, avec tous les Etats européens, la totalité de sa législation et de sa réglementation en matière d’asile et de migration (dénonciation des accords de Dublin et suppression de Frontex) et elle doit prendre la tête des Etats qui proposeront, dans le cadre de l’ONU, une nouvelle gouvernance en matière de migration, des droits enfin reconnus et appliqués pour tous les migrants. Elle doit enfin quitter sa dangereuse et illusoire conception « nationale » de la migration, totalement inadaptée à la mondialisation des échanges humains et aux drames vécus aux portes de l’Europe.

 

4 décembre 2012

Voir le communiqué de presse