Urgence climatique et sociale : l’heure des décisions fortes et des alternatives concrètes
Déclaration d’Emmaüs International à l’occasion de la COP 30 et du Sommet des Peuples – Belém, Brésil, novembre 2025
À l’aube de la COP 30, alors que la planète franchit des seuils critiques de réchauffement et que les inégalités sociales s’aggravent, Emmaüs International réaffirme avec force : la crise climatique n’est pas une fatalité, mais le résultat de choix politiques et économiques qui sacrifient les droits des peuples et la santé de la Terre sur l’autel du profit.
Il y a urgence à agir : prenons des décisions suivies d’effet à la hauteur des enjeux
La COP 30 s’ouvre dans un contexte alarmant : les engagements actuels des États pour répondre à la crise climatique sont largement insuffisants, et les perspectives actuelles risquent de nous amener à un réchauffement d’au moins +2,5°C d’ici 2100. Les populations les plus vulnérables – peuples autochtones, femmes, communautés du Sud global – subissent depuis de nombreuses années les conséquences les plus brutales des dérèglements climatiques et des politiques d’austérité. À Belém, nous ne pouvons plus nous contenter de promesses creuses !
Emmaüs International exige que les États et les institutions internationales placent enfin l’intérêt général et la justice au cœur de leurs politiques, en rupture avec les logiques de marchandisation de la nature et des droits fondamentaux.
Emmaüs International : un mouvement engagé pour l’environnement et le climat
Emmaüs International, présent dans plus de 40 pays avec 425 associations membres, agit quotidiennement aux côtés des personnes les plus exclues pour construire des alternatives à la pauvreté et à la destruction de l’environnement. Notre légitimité repose sur :
- L’expérience terrain : les groupes Emmaüs développent des modèles d’économie circulaire réellement éthiques et solidaires, de gestion citoyenne des biens communs (eau, logement, santé), et de lutte contre les inégalités de genre, prouvant qu’une transition juste du quotidien est possible.
- La voix des invisibilisé·e·s : nous portons les revendications des personnes en situation de précarité, exilées, des femmes et des peuples autochtones, directement touchés par les crises climatiques et sociales.
- Une approche globale : nous refusons de dissocier justice sociale et justice environnementale. La transition écologique ne sera durable que si elle est sociale, féministe et solidaire.
À Belém, Emmaüs International sera présent pour rappeler que les solutions existent déjà dans les pratiques de nos groupes : mutuelles de santé, agroécologie, économie sociale et solidaire, gestion collective de l’eau, lutte contre les violences faites aux femmes, etc.
Appel à la mobilisation générale : le 15 novembre et au-delà
Emmaüs International soutient pleinement l’appel à mobilisation du 15 novembre 2025 initié par le Sommet des Peuples. Ce Sommet doit être un espace de convergence des luttes, où se dessinent les contours d’un autre monde possible, fondé sur la solidarité, la souveraineté des peuples et le respect du vivant.
Nous invitons tous les groupes Emmaüs à participer à cette mobilisation qui s’inscrit dans notre combat pour la justice sociale et environnementale, et à afficher leur soutien à la délégation internationale d’Emmaüs qui portera la voix de notre Mouvement dans ces rencontres.
Nous appelons également nos organisations membres à s’impliquer dans les différents espaces de débat et de mobilisation sur ces enjeux mis en place par Emmaüs International, dont notamment l’Assemblée Mondiale 2026 aux Pays-Bas.
L’heure est à l’action collective pour une transition juste et solidaire
Emmaüs International réaffirme que la justice climatique passe par :
- L’inclusion et la participation effective des personnes concernées par le réchauffement climatique aux instances de débat et de décision
- La transformation du système économique existant, la reconnaissance de l’économie sociale et solidaire comme pilier de la transition, et un partage plus équitable des richesses et des ressources
- La souveraineté alimentaire et énergétique, via la défense d’une agriculture paysanne, écologique et respectueuse des droits des paysans et paysannes
- La responsabilisation et la redevabilité des acteurs économiques les plus polluants et des États complices de la destruction environnementale et des violations des droits humains ;
Nous appelons :
- Les États à agir sans délai pour une transition juste, financée et démocratique ;
- Les mouvements sociaux à s’unir pour peser sur les négociations et imposer nos alternatives ;
- Chaque citoyen·ne à rejoindre la mobilisation du 15 novembre et à s’engager dans la durée pour une transition climatique juste et solidaire.
Ensemble, faisons de la COP 30 et du Sommet des Peuples un tournant historique pour les droits des peuples et de la planète.