Découvrant les horreurs de la persécution des Juifs et patriotes, Henri Grouès s’engage dans la Résistance en juillet 1942. Il prend plusieurs identités clandestines dont celle d’« abbé Pierre », afin de ne pas être repéré par la Gestapo et la police du régime de Vichy. 

L’entrée en résistance d’Henri Grouès commence lorsque, le 18 juillet 1942, deux Juifs pourchassés frappent à sa porte. Prenant conscience peu à peu de l’ampleur et de l’horreur de la persécution subie par les Juifs, il se lance dans l’action. Il parvient à les faire passer en Suisse grâce à l’aide d’une religieuse qui leur procure de faux papiers. Il monte progressivement des filières de passage dans les Alpes. Il crée également un laboratoire de fausses pièces d’identité à son domicile, et continue à accueillir ceux qui sont pourchassés. En 1943, il organise le passage en Suisse de Jacques de Gaulle, frère du général de Gaulle, pour échapper à la Gestapo. Celui-ci, tétraplégique, est porté à travers les barbelés par l’abbé Grouès avec la complicité des douaniers français.  

En février de la même année, alors qu’une loi institue le Service du Travail Obligatoire (S.T.O.) en Allemagne, l’abbé Grouès participe à la création de maquis dans le Vercors pour les jeunes réfractaires au S.T.O.. En avril, il crée également, à leur intention, un bulletin d’informations. Il a besoin d’une secrétaire et rencontre ainsi Lucie Coutaz, qui deviendra sa fidèle collaboratrice pour 39 ans, l’accompagnera dans tous ses combats et co-fondera Emmaüs. 

C’est durant cette période qu’Henri Grouès commence à utiliser des pseudonymes pour échapper à la police de Vichy et à la Gestapo. Parmi les quatre qu’il utilisera, un est destiné à rester : Abbé Pierre.  

Début 1944, l’abbé Pierre est recherché à Grenoble et à Lyon. Il poursuit son action à Paris, il ne tarde pas à y être recherché également. Au mois de mai, il accompagne un camarade résistant qui vient d’échapper de peu à la Gestapo avec pour objectif de lui faire traverser la frontière vers l’Espagne. Alors que l’abbé Pierre est seul en repérage dans le Pays basque, il est arrêté par la Gestapo. Il parvient à s’évader et, sa situation devenue intenable, les chefs locaux de la Résistance parviennent à le faire passer en Espagne. Il rejoint l’ambassade officieuse de la France Libre à Madrid et, de là, s’envole pour Alger à la rencontre du général De Gaulle en mai 1944. 

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